74 ans après Hiroshima, Tokyo appelé à signer le traité de l’ONU contre l’arme atomique
La ville japonaise de Hiroshima, qui marque mardi le 74e anniversaire de la première attaque nucléaire de l’histoire, a appelé le Japon à signer le traité de l’ONU sur l’interdiction de l’arme atomique.
Les habitants de la ville, rassemblés au Parc du Mémorial pour la paix, ont prié mardi en silence, allumé des bougies et posé des couronnes de fleurs en présence du Premier ministre japonais Shinzo Abe, en souvenir de ceux qui furent tués par la bombe larguée le matin du 6 août 1945 par un avion américain.
Le maire de Hiroshima, Kazumi Matsui, a saisi l’occasion de ces cérémonies pour appeler son pays à ratifier le Traité sur l’interdiction des armes nucléaires, approuvé en juillet 2017 par 122 pays, signé depuis par plus de la moitié d’entre eux mais rejeté par toutes les puissances nucléaires.
« J’appelle le gouvernement du seul pays à avoir l’expérience de l’arme nucléaire en temps de guerre à répondre à la demande des hibakusha (personnes exposées à la bombe) de voir le Traité sur l’interdiction des armes nucléaires ratifié », a déclaré M. Matsui.
« J’engage les dirigeants japonais à manifester le pacifisme inscrit dans notre Constitution en faisant ce pas dans la direction d’un monde libéré des armes nucléaires », a-t-il ajouté.
Il a invité les dirigeants du monde entier à venir dans sa ville afin de voir le Mémorial de leurs propres yeux. Le pape François devrait s’y rendre cette année.
La menace nucléaire s’est encore rappelée aux esprits le même jour en Asie, avec un nouveau tir de « projectiles non identifiés » par la Corée du Nord, détentrice de l’arme atomique.
De leur côté, les Etats-Unis et la Russie, après six mois d’un dialogue de sourds, ont pris acte vendredi de l’abolition du Traité INF, accord emblématique de la fin de la Guerre froide qui concerne les missiles d’une portée de 500 à 5.500 km.
M. Abe a réitéré mardi sa promesse de servir de « pont » entre les pays détenteurs de la bombe et ceux qui ne la possèdent pas, afin d’en débarrasser le monde. « Avec une aide des deux côtés, je vais avec patience les encourager au dialogue et je suis résolu à diriger les efforts internationaux dans cette voie », a-t-il déclaré.
La bombe de Hiroshima avait provoqué le jour même et dans les semaines suivantes le décès de 140.000 personnes. Trois jours plus tard une deuxième bombe atomique américaine frappait la ville de Nagasaki, provoquant la mort de quelque 74.000 personnes, sur le coup et ultérieurement sous l’effet des radiations. Le 15 août 1945, le Japon annonçait sa capitulation.