Cachemire: Trump offre sa « médiation » face à la situation « explosive »

Donald Trump a de nouveau proposé mardi, malgré les réserves de New Delhi, de jouer les médiateurs entre l’Inde et le Pakistan face à la « situation explosive » au Cachemire, de plus en plus au coeur des inquiétudes internationales.

« Le Cachemire est un endroit très compliqué. Vous avez les Hindous et vous avez les musulmans et je ne dirais pas qu’ils s’entendent vraiment entre eux », a dit le président des Etats-Unis.

« Je ferai de mon mieux si je peux servir de médiateur », a-t-il ajouté, après s’être entretenu ces derniers jours au téléphone avec le Premier ministre indien Narendra Modi et le chef du gouvernement pakistanais Imran Khan pour évoquer la nécessité de « réduire les tensions au Cachemire ».

Ce n’est pas la première fois que le milliardaire républicain, qui vante volontiers ses talents supposés de négociateur hors pair, offre ses services dans ce dossier qui a déjà été à l’origine de deux des trois guerres que l’Inde et le Pakistan se sont livré depuis leur partition en 1947.

Fin juillet, en recevant le Premier ministre pakistanais Imran Khan à la Maison Blanche, il avait assuré que le chef du gouvernement indien Narendra Modi lui avait demandé d’être « médiateur » ou « arbitre » au sujet du Cachemire.

« Si je peux aider, j’aimerais beaucoup être médiateur », avait-il aussitôt lancé, estimant pouvoir résoudre cette épineuse crise.

Mais le gouvernement indien avait aussitôt démenti une telle requête de la part de New Delhi, où la question est très sensible et où l’on répète qu’elle est du strict ressort du dialogue bilatéral avec Islamabad.

– Pression diplomatique –

A défaut de médiation à ce stade, la communauté internationale commence toutefois à faire monter la pression pour que les deux pays voisins trouvent une issue.

Le Premier ministre britannique Boris Johnson s’est entretenu mardi au téléphone avec Narendra Modi, qui rencontrera jeudi à Paris le président français Emmanuel Macron, puis Donald Trump en marge du sommet du G7 ce week-end à Biarritz, en France.

Le Royaume-Uni a « clairement indiqué » que l’Inde et le Pakistan devaient « résoudre bilatéralement » et « par le dialogue » les problèmes liés au Cachemire, a rapporté un porte-parole de Boris Johnson.

Les tensions demeurent en effet vives au Cachemire depuis que l’Inde a révoqué le 5 août l’autonomie constitutionnelle de la partie du territoire himalayen qu’elle contrôle.

Un black-out sur les communications et de fortes restrictions à la circulation avaient été imposés par les autorités indiennes la veille de cette annonce. Au moins 4.000 personnes ont été interpellées au Cachemire indien depuis lors.

Soucieux depuis le début de cette nouvelle crise de ne pas hausser le ton trop fortement face à l’Inde, allié-clé dans la région, pour ne pas donner l’impression de choisir un camp plutôt qu’un autre, les Etats-Unis ont néanmoins exhorté mardi New Delhi à permettre « le plus rapidement possible » un retour à la normale.

« Nous continuons d’être très préoccupés par les informations faisant état d’arrestations, et par les restrictions persistantes imposées aux habitants de la région », a déclaré à des journalistes à Washington une responsable du département d’Etat américain, de retour d’un voyage dans la région.

« Nous exhortons au respect des droits individuels et des procédures légales », a-t-elle ajouté, sous couvert de l’anonymat.

Elle a assuré avoir relayé ces demandes auprès du gouvernement indien, mais a implicitement reconnu que l’appel américain n’avait pas été suivi d’actes à ce stade.

« Nous encourageons toujours l’Inde à apaiser la situation », a-t-elle expliqué, mettant l’accent dans l’immédiat « sur les droits humains », la libération « rapide » et le rétablissement des « libertés fondamentales ».

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