L’ARP approuve le remaniement ministériel grâce à l’alliance de la fraternité
En Tunisie, le parlement a approuvé mardi un remaniement ministériel, alimentant les tensions entre le Premier ministre et le chef de l’Etat, alors que des centaines de manifestants ont protesté dans la journée contre les inégalités sociales et les violences policières.
Tard dans la nuit du 26 janvier, l’Assemblée des représentants du peuple (ARP) a approuvé le remaniement que le Chef du gouvernement se proposait d’apporter à son équipe. Contrairement à toutes les prévisions, les onze nouveaux ministres ont été adoubés avec bien plus que les 109 voix requises.
Le remaniement ministériel opéré par Hichem Mechichi est non seulement opposé par le président Kais Saied,
mais le rejet s’étend à l’intérieur et à l’extérieur du Parlement, et s’est accompagné d’appels au limogeage de Mechichi et au retrait de la confiance de Rached Ghannouchi, chef du mouvement Ennahdha.
À l’intérieur du parlement, Abir Moussi, le chef du Parti destourien libre, a appelé à la nécessité de changer le système politique et de destituer le chef du mouvement des Frères musulmans Ennahdha, Rached Ghannouchi, de la présidence du parlement en signant une pétition pour retirer la confiance de lui et du gouvernement aussi.
En pleine crise politique, Hichem Mechichi confirme qu’il a ses appuis dans l’hémicycle. Il a pu compter sur les voix d’Ennahdha, de Qalb Tounes, de la Coalition El Karama, de Tahya Tounes et du bloc parlementaire d’El Islah, soit 127 députés sur les 217 que compte l’hémicycle. « Il fallait que tout le monde se mette d’accord pour éviter un clash institutionnel » commente l’ancien député Mondher Belhaj.
Kaïs Saied avait affiché clairement son dépit de ne pas avoir été consulté par Hichem Mechichi pour la composition du gouvernement. Il accuse notamment le Chef du gouvernement de ne pas avoir appliqué la constitution à la lettre et de ne pas s’être assuré de l’éligibilité morale des ministres pressentis.
Les tensions à la tête de l’exécutif reflètent un bras de fer plus important encore entre le chef de l’Etat, Kaïs Saïed et celui de l’Assemblée, Rached Ghannouchi, depuis quelques mois. Mechichi que Kaïs Saied avait choisi pour diriger le gouvernement, escomptant ainsi contrôler l’exécutif, ce que ses prérogatives ne permettent pas, est passé dans le camp de Ghannouchi, dont le parti le soutient à l’ARP.
Onze nouveaux ministres font leur entrée au gouvernement à la suite d’un remaniement ministériel controversé. Pour le premier ministre Hichem Mechichi, ce remaniement permettra d’insuffler un nouveau souffle au gouvernement. Le remaniement ministériel a inclus l’exclusion de tous les ministres affiliés au palais de Carthage.
Les problèmes créés par le Mechchi et le mouvement Ennahdha en Tunisie ont entravé les efforts visant à résoudre l’aggravation des problèmes économiques, tandis que les prêteurs étrangers et l’Union générale tunisienne du travail appellent à des réformes rapides.
par: Arab Observer