Ouverture la conférence des 191 pays signataires du traité de non-prolifération nucléaire TNP

C’est dans un contexte tendu, alors que la guerre en Ukraine entre dans son 6e mois, que s’est ouverte la conférence des 191 pays signataires du traité de non-prolifération nucléaire (TNP), ce lundi 1er août au siège des Nations unies, à New York, et ce jusqu’au 26 août prochain. L’occasion, pour les Occidentaux comme la Russie, de réaffirmer leur opposition à une guerre nucléaire.

Les pays signataires du traité de non-prolifération nucléaire se réunissent au siège des Nations unies, à New York.

La France, le Royaume-Unie et les États-Unis ont appelé la Russie à mettre fin à sa « rhétorique nucléaire ». De son côté, Moscou s’est prononcé contre tout conflit nucléaire.

Les États-Unis, le Royaume-Uni et la France ont ainsi réaffirmé cet engagement dans une déclaration commune, insistant qu' »une guerre nucléaire ne peut pas être gagnée et ne doit jamais avoir lieu ». Les trois puissances nucléaires ont également pointé du doigt la Russie, l’appelant à respecter ses engagements internationaux.

De son côté, dans un message publié sur le site du Kremlin, Vladimir Poutine s’est prononcé contre tout conflit nucléaire. « Nous partons du principe qu’il ne peut y avoir de vainqueurs dans une guerre nucléaire et que cette dernière ne doit jamais être déclenchée », a-t-il indiqué, assurant que la Russie continuerait de suivre « la lettre et l’esprit » de ce traité.

Ces prises de position ont cependant lieu à l’heure où l’offensive militaire du Kremlin en Ukraine a ravivé les craintes d’une dérive atomique. Peu après le début du conflit, la Russie avait annoncé avoir placé ses forces nucléaires en état d’alerte. Vladimir Poutine a, lui, évoqué des représailles « rapides comme l’éclair » en cas d’intervention directe de l’Occident dans le conflit. Dans la même lignée, des médias russes d’État et des responsables politiques ont multiplié références et menaces à peine voilées sur l’emploi d’armes nucléaires dans le conflit.

« Suite à l’agression non provoquée et illégale de la Russie contre l’Ukraine, nous appelons la Russie à cesser sa rhétorique nucléaire et son attitude irresponsable et dangereuse », ont d’ailleurs martelé la France, le Royaume-Uni et les États-Unis dans leur déclaration commune. Ce risque d’escalade a également été dénoncé par le secrétaire général Antonio Guterres lors de son discours en ouverture de la conférence. Partageant ses craintes d’une escalade, il a souligné que l’humanité n’était qu’à « un malentendu » de l' »anéantissement nucléaire ».

De son côté, le président américain, Joe Biden, a appelé la Russie et la Chine à entamer des pourparlers sur le contrôle des armements nucléaires. Il a réitéré que son administration était prête à « négocier rapidement » un remplacement de New START, le traité plafonnant les forces nucléaires intercontinentales aux États-Unis et en Russie, qui doit expirer en 2026.

Mais si Vladimir Poutine s’est prononcé contre tout conflit nucléaire, il n’a rien annoncé sur une politique de dénucléarisation, demandant simplement aux États parties du TNP « de contribuer de manière significative au renforcement du régime de non-prolifération nucléaire ». Il s’est par ailleurs positionné pour l’ouverture de l’accès à « l’énergie nucléaire pacifique » pour « tous les pays respectant le TNP », se disant « prêts à partager notre expérience dans le domaine de l’énergie nucléaire avec nos partenaires ».

Le TNP, dont les parties examinent le fonctionnement tous les cinq ans, vise à empêcher la propagation des armes nucléaires, favoriser un désarmement complet et promouvoir la coopération pour l’utilisation pacifique de l’énergie nucléaire. Mais lors de la dernière conférence d’examen en 2015, les parties n’avaient pas pu parvenir à un accord sur les questions de fond.

Début janvier, les cinq membres du Conseil de sécurité (États-Unis, Chine, Russie, Royaume-Uni et France), également puissances nucléaires, s’étaient engagées à « prévenir la poursuite de la dissémination » nucléaire, juste avant un nouveau report de la conférence d’examen, mais aussi avant l’invasion de l’Ukraine par la Russie.

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