La Russie avertit Kiev de cibler la Crimée
La Russie a menacé mardi de frapper des «centres de prise de décision» ukrainiens en cas de bombardements sur le sol russe ou sur la Crimée annexée avec des armes occidentales. Dans sa déclaration, le ministre russe de la Défense, Sergueï Choïgou, s’en prend également au Royaume-Uni et aux Etats-Unis. Plusieurs attaques de drones ont eu lieu récemment au-delà de la frontière ukrainienne.
«Selon nos informations, les dirigeants des forces armées ukrainiennes planifient de frapper le territoire de la Russie, y compris la Crimée, avec des (systèmes américains) Himars et des (missiles britanniques) Storm Shadows» a affirmé le ministre russe de la Défense, Sergueï Choïgou.
L’utilisation de ces missiles en dehors de la zone de combats signifierait une implication totale des Etats-Unis et du Royaume-Uni dans le conflit et entraînerait des frappes immédiates sur les centres de prise de décision en Ukraine, a-t-il ajouté.
Il n’a pas précisé si ces menaces portaient sur les centres de commandement militaire, que Moscou affirme déjà frapper, ou les centres de décision politique à Kiev.
L’avertissement de Sergueï Choïgou intervient alors que Kiev est en train de mener une contre-offensive dans plusieurs secteurs du front, nombre d’analystes estimant que l’Ukraine est encore en train de tester les défenses russes avant de jeter le gros de ses forces dans la bataille.
Sergueï Choïgou a affirmé mardi que les forces russes avaient repoussé l’ensemble des «263 attaques» lancées selon lui par l’armée ukrainienne depuis le 4 juin, une affirmation invérifiable de source indépendante.
Les forces de Kiev «utilisent un grand nombre d’armes occidentales et des unités d’élite, dont les membres ont été entraînés par des spécialistes de l’Otan», a assuré M. Choïgou. L’Ukraine dit de son côté avoir repris huit localités depuis le lancement de sa contre-offensive début juin.
Ces derniers mois, les attaques de drones et les incursions transfrontalières d’hommes armés se sont multipliées en territoire russe. Kiev n’en a revendiqué aucune.
Depuis le déclenchement de sa campagne militaire contre l’Ukraine en février 2022, Moscou a plusieurs fois mis en garde contre une aggravation du conflit en cas d’attaques directes sur son sol. La Russie considère la Crimée comme faisant partie de son territoire depuis qu’elle a annexé cette péninsule ukrainienne en 2014.