L’aide humanitaire commence à passer de l’Égypte à Gaza via Rafah
L’aide humanitaire commence à passer de l’Égypte à Gaza, selon les médias égyptiens. L’ambassade des États-Unis en Israël avait affirmé plus tôt samedi matin que le terminal de Rafah, seul point de passage à la frontière entre l’Égypte et la bande de Gaza, ouvrirait à 10 h locales.
La télévision d’État égyptienne a montré plusieurs camions traverser l’immense porte du poste-frontière au 15ᵉ jour de guerre entre Israël et le Hamas, au pouvoir à Gaza, alors que des tonnes d’aide s’entassent depuis des jours dans l’attente d’un passage vers les 2,4 millions de Gazaouis, pour moitié des enfants et adolescents, privés d’eau, d’électricité ou de carburant .
Vingt camions du Croissant-Rouge égyptien, qui se charge de l’acheminement de l’aide des différentes agences de l’ONU, sont entrés dans le terminal égyptien, a constaté un correspondant sur place. Côté terminal palestinien, un journaliste a vu 36 semi-remorques vides entrer dans le terminal en direction de l’Égypte, en préparation du chargement de l’aide. Quatre ambulances, deux véhicules de l’ONU et deux véhicules de la Croix-Rouge étaient également visibles côté palestinien .
Le président américain, Joe Biden, avait affirmé mercredi avoir obtenu du président égyptien, Abdel Fattah al-Sissi, la garantie de “laisser jusqu’à 20 camions traverser”, un nombre totalement insuffisant selon l’ONU qui estime à au moins 100 camions par jour les besoins des Gazaouis. Avant la guerre, ils dépendaient déjà pour 60% d’entre eux de l’aide alimentaire internationale.
Vendredi, le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, avait appelé depuis Rafah en Égypte, l’unique ouverture sur Gaza qui ne soit pas aux mains d’Israël, au “passage rapide” de l’aide humanitaire vers le territoire palestinien assiégé.
Israël refuse catégoriquement d’ouvrir ses passages frontaliers avec Gaza mais les États-Unis sont parvenus à convaincre les autorités de donner leur feu vert à l’envoi d’aide depuis l’Égypte, via Rafah.
Israël a précisé qu’il s’assurerait que l’aide ne parvienne pas au Hamas mais seulement aux “civils” du “sud de la bande de Gaza”. M. Guterres a déclaré vendredi qu’il était “essentiel d’avoir du carburant” côté palestinien pour pouvoir distribuer l’aide aux Gazaouis.
Pour les observateurs, ce sont ces cargaisons de fuel qui pourraient être les plus problématiques pour Israël, qui impose depuis 16 ans un strict blocus à Gaza, notamment sur les biens qui pourraient servir à la fabrication d’armements ou d’explosifs.