Abiy Ahmed: Le remplissage du barrage de la Renaissance ne sera plus un sujet de discussion
Le Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed, a déclaré que son pays est prêt à écouter les demandes de l’Egypte et à y répondre au mieux de ses capacités, soulignant la nécessité que la partie égyptienne soit également prête à répondre aux demandes de l’Éthiopie.
Le Premier ministre éthiopien, Abiy Ahmed a annoncé, mardi 6 février, durant une séance du parlement éthiopien, la volonté de son pays d’entamer des négociations sur le Grand barrage de la Renaissance (GERD), rapporte l’agence de presse éthiopienne.
Abiy a réfuté les informations selon lesquelles le remplissage du GERD par l’Éthiopie entraînerait une diminution du volume d’eau du barrage d’Assouan. « Le GERD a démontré qu’il n’y aura aucun dommage sur pays riverains », a-t-il indiqué.
« Le remplissage du barrage de la Renaissance ne sera plus un sujet de discussion. L’intention de l’Éthiopie est de réaliser le développement commun, par la voie de la discussion et de la coopération. Cependant, l’idée de promouvoir uniquement ses propres intérêts ne nous mènera pas plus loin », a-t-il poursuivi.
Répondant à une question sur les négociations trilatérales sur le GERD, Abiy Ahmed a déclaré que l’Ethiopie était prête à écouter les demandes de l’Egypte et à y répondre au mieux de ses capacités, soulignant la nécessité que la partie égyptienne soit également prête à répondre aux demandes de l’Ethiopie.
Le quatrième et dernier round de négociation entre l’Ethiopie, l’Egypte et le Soudan sur le barrage éthiopien de la Renaissance s’est achevé le 19 décembre sans parvenir à des résultats. En réponse, Le Caire a haussé le ton, annonçant que la voie des négociations avec l’Ethiopie concernant le GERD est terminée.
« L’Egypte surveillera de près les opérations de remplissage et de fonctionnement du barrage de la Renaissance », avait indiqué le ministère égyptien des Affaires étrangères dans un communiqué, en décembre dernier. Et d’ajouter que « L’Egypte se réserve le droit, garanti par les conventions internationales, de défendre sa sécurité hydrique et nationale en cas de dommages ».
L’Egypte et l’Ethiopie avaient convenu, le 13 juillet 2023, d’accélérer les discussions sur le barrage pour parvenir à un accord dans un délai de 4 mois, lors de la rencontre au Caire du président Abdel Fattah Al-Sissi avec Abiy Ahmed.
Les différends sur le barrage de la Renaissance datent de 2011, lorsque l’Ethiopie a entamé la construction de ce grand barrage hydroélectrique sur le Nil bleu sans consulter le Soudan et l’Egypte situés en aval. Malgré des négociations facilitées par l’Union africaine, les différends ne sont à ce jour pas résolus et les négociations sont bloquées depuis avril 2021. Une tentative de médiation par les Etats-Unis en février 2020 a également échoué.