Boris Johnson affaibli après deux défaites aux législatives partielles
Deux défaites à des législatives partielles, l’une dans une zone tenue depuis plus d’un siècle par les conservateurs, suivies de la démission-choc du président de son parti conservateur ont érodé encore davantage l’autorité du Premier ministre britannique Boris Johnson, qui exclut de démissionner.
Dans un cinglant revers pour le parti au pouvoir, les libéraux-démocrates centristes ont conquis leur bastion de Tiverton et Honiton, au sud-ouest de l’Angleterre, renversant par plus de 6.000 voix la majorité conservatrice.
Reconnaissant des résultats “difficiles”, Boris Johnson a promis vendredi d’ “écouter” les électeurs mais s’est montré déterminé à “continuer” son travail à la tête du gouvernement.
“Nous devons reconnaître que nous devons faire plus et nous le ferons, nous continuerons, en répondant aux préoccupations des gens”, a déclaré le Premier ministre depuis le Rwanda, où il se trouve pour un sommet du Commonwealth.
Le Parti travailliste, principale formation d’opposition, a de son côté récupéré par près de 5.000 voix la circonscription de Wakefield, dans le nord de l’Angleterre, un fief traditionnellement travailliste ravi par les Tories lors de leur triomphe de décembre 2019.
Ces humiliantes défaites “sont les dernières d’une série de très mauvais résultats pour notre parti”, a écrit le président du Parti conservateur britannique, Oliver Dowden dans une lettre à Boris Johnson pour lui annoncer sa démission.
“Nous ne pouvons pas continuer comme si de rien n’était”, “quelqu’un doit prendre ses responsabilités”, a-t-il poursuivi, dans cette missive cinglante pour le chef du gouvernement.
Les votes ont eu lieu jeudi après deux démissions d’anciens députés conservateurs tombés en disgrâce ces derniers mois.
Dans des discours saluant leurs victoires, les deux députés nouvellement élus ont déclaré que les Britanniques n’avaient plus confiance en Boris Johnson et l’ont exhorté à démissionner.
Le chef de l’opposition Keir Starmer, qui espère remplacer M. Johnson au poste de Premier ministre après les prochaines élections générales prévues en 2024, a estimé que c’est “un verdict clair sur un parti conservateur qui est à court d’énergie et d’idées”.
“Le public en a assez des mensonges et des violations de la loi de Boris Johnson et il est temps que les députés conservateurs fassent enfin ce qu’il faut et le renvoient”.
Le Premier ministre lutte depuis des mois pour sa survie politique après une série de controverses, notamment le “Partygate” –ces fêtes à Downing Street pendant les confinements– qui a entamé sa légitimité comme leader du parti.
Quelques semaines plus tard, des dizaines de députés conservateurs ont déclenché un vote de défiance à l’encontre de M. Johnson, et plus de 40% d’entre eux ont tourné le dos à leur chef de file en difficulté.
Le contexte s’avère peu favorable pour son gouvernement, avec une inflation au plus haut depuis 40 ans – dépassant les 9% – à l’origine d’une grève massive des cheminots, et l’échec récent d’une tentative controversée d’expulser des migrants vers le Rwanda.
par: Arab Observer