Des terroristes tués lors d’opérations militaires au Burkina Faso
Trente-deux « terroristes » ont été tués, vendredi et samedi, lors de deux opérations militaires menées dans le nord du Burkina Faso, toujours en proie à des attaques meurtrières des terroristes.
Les autorités du Burkina Faso font de nouveau face au péril terroriste. L’armée burkinabè a affirmé, dimanche 17 novembre, avoir tué 32 « terroristes » au cours de deux jours d’opérations dans le nord du pays, gangréné par des attaques terroristes de plus en plus fréquentes et meurtrières.
Cette annonce survient une dizaine de jours après la spectaculaire attaque dans l’Est d’un convoi de la société minière canadienne Semafo, attribuée à des terroristes et qui a fait au moins 38 morts.
Vendredi, une patrouille militaire a été attaquée par des hommes armés, près de Yorsala dans la province de Loroum. « La vigoureuse réaction de l’unité, suivie d’un vaste ratissage de la forêt de Yorsala, a occasionné d’intenses combats qui ont duré plusieurs heures », a affirmé l’état-major burkinabè dans un communiqué diffusé dimanche.
« Au cours de ces affrontements, 24 terroristes ont été neutralisés et divers matériels ont été récupérés » et « un soldat a malheureusement perdu la vie », a-t-il précisé. Selon le communiqué, « cette opération a également permis de libérer plusieurs femmes qui étaient retenues par les terroristes et utilisées comme esclaves sexuelles ».
« À la suite de ces affrontements et sur la base de renseignements précis », l’armée a mené samedi « une action offensive dans les environs de Bourzanga dans la province du Bam, qui a permis de neutraliser huit terroristes et de récupérer un important lot d’armement, de munitions et de matériels divers », a poursuivi l’état-major. Un soldat burkinabè a églament été tué lors des affrontements, a souligné l’armée.
Le chef d’état-major « félicite l’ensemble des unités pour leur engagement sans faille et les exhorte à maintenir cette dynamique ». Début février, l’armée burkinabè avait annoncé avoir neutralisé « 146 terroristes » lors d’une vaste opération dans le Nord, mais ce bilan avait alors été jugé peu crédible par de nombreux observateurs.
Sous-équipées et mal entraînées, l’armée, la police et la gendarmerie de ce pays pauvre d’Afrique de l’ouest sont incapables d’enrayer les attaques terroristes, qui se sont intensifiées en 2019 jusqu’à devenir quasi quotidiennes.
Jusqu’à l’insurrection populaire qui l’a chassé après 27 ans de pouvoir en 2014, l’ancien président Blaise Compaoré jouait les médiateurs régionaux, négociant régulièrement avec les groupes terroristes. Parallèlement, il avait défavorisé l’armée au profit de sa garde présidentielle, aujourd’hui dissoute. Échaudé par un putsch raté en 2015, le nouveau pouvoir civil n’a pas immédiatement pris la mesure du danger islamiste.
Au total, les attaques attribuées aux groupes terroristes, certains affiliés à Al-Qaïda, d’autres au mouvement État islamique, ont fait près de 700 morts depuis début 2015, selon un comptage, et environ 500 000 déplacés internes et réfugiés, selon l’ONU.