Ennahdha incite contre les réformes politiques du Kaïs Saïed
Le Mouvement de la Fraternité, Ennahdha a considéré, samedi, que le décret du président Kaïs Saïed portant création d’une Instance consultative pour le référendum constitue un « écart total de la légalité constitutionnelle et une consécration du coup d’Etat ».
Selon un communiqué d’Ennahdha, alors que son dirigeant Imed Khemiri a déclaré que le décret de Saïed n’a aucun fondement juridique ou constitutionnel.
Le Mouvement de la Fraternité, Ennahdha a indiqué, dans un communiqué, que « cette mesure constitue un écart total de la légalité constitutionnelle et une consécration du coup d’Etat du 25 juillet 2021, un ancrage du pouvoir d’un seul et du monopole des pouvoirs, tout en rompant avec les acquis de la République, de la révolution et des priorités économiques et sociales du peuple ».
Le Mouvement a tenu « ceux qui adhèrent à ce crime pour responsables de la participation à ce putsch ».
Ennahdha a souligné que « ce qui est prétendument appelé référendum est dépourvu de légalité et de crédibilité, tout particulièrement après le remplacement de la légale Instance supérieure indépendante pour les élections (Isie) par une autre instance désignée et soumise au diktat de celui qui l’a nommé ».
Les observateurs de la scène politique tunisienne estiment que cette déclaration représente une incitation contre la voie réformatrice mise en place par le président Kaïs Saïed pour purifier le pays des griffes des Frères et remettre le pays sur le droit chemin.
A la mi-janvier dernier, le président Saïed avait annoncé le lancement d’une Consultation nationale, via une plateforme électronique, dans le but de renforcer la participation des citoyens au processus de changement démocratique, consultation qui sera suivie d’un referendum populaire, au mois de juillet afin de déterminer le régime politique et le système électoral pour le scrutin prévu au mois de décembre prochain.
Ennahdha a appelé l’ensemble des forces nationales à « poursuivre la lutte, à unifier les efforts pour recouvrir la démocratie, à protéger les libertés et les droits de l’homme, à respecter les fondements du régime républicain, et à sauver le pays des risques d’effondrement économique, financier et social et de l’isolement international dont souffre la Tunisie en raison des politiques putschistes ».
A son tour, Imed Khemiri, dirigeant au sein du Mouvement Ennahdha et président de son bloc parlementaire au sein de la l’Assemblée des Représentants du Peuple dissoute, a déclaré à AA que le décret de Saïed « n’a aucun fondement légal ou constitutionnel ».
Khemiri a indiqué que le décret confirme l’approche hautaine de Saïed dans le traitement réservé à la crise politique que traverse le pays et souligne sa vision fondée sur l’exclusion de ses opposants, des partis politiques, des organisations sociales et celles de la société civile.
Le président de la République Kaïs Saïed a nommé le professeur de droit constitutionnel Sadok Belaïd au poste de président coordinateur du Haut comité national consultatif pour la nouvelle République, en vertu d’un décret présidentiel publié ce vendredi au JORT.
Il est prévu que l’Autorité nationale des élections, dont la composition a été précédemment désignée par le président Kaïs Saïed, organise le référendum du 25 juillet, ainsi que les élections législatives prévues le 17 décembre.
par: Arab Observer