Italie: La droite renforce sa présence électorale

Plus de 50 millions d’Italiens sont appelés aux urnes dimanche pour élire leur parlement, où sauf surprise la parti droite devrait entrer en force et proposer le Premier ministre  (Italie) qui succédera à Mario Draghi.

Un séisme à l’échelle de l’Italie, pays fondateur de l’Europe communautaire et troisième économie de la zone euro, mais aussi de l’UE, qui devrait composer avec cette idéologue proche du Premier ministre hongrois Viktor Orban.

« En Europe, ils sont tous inquiets de voir Giorgia Meloni au gouvernement (…) La fête est finie, l’Italie va commencer à défendre ses intérêts nationaux », a-t-elle mis en garde durant sa campagne.

La néofasciste Giorgia Meloni, soutenue par la « Ligue » et Forza Italia, pourrait devenir cheffe du gouvernement italiensi le scrutin de ce dimanche est favorable à la coalition.

En politique italienne, tout peut aller très vite, surtout quand on tient un discours populiste. Mais ça ne dure jamais bien longtemps.

Il devra gérer la crise causée par la flambée des prix alors que l’Italie croule sous une dette représentant 150% du PIB, le ratio le plus élevé de la zone euro derrière la Grèce. Dans ce contexte, la manne du plan européen de relance post-pandémie, dont l’Italie est de loin le premier bénéficiaire, sera indispensable pour maintenir à flot la péninsule.

Giorgia Meloni a finalement renoncé à sortir de l’euro, mais elle réclame une « révision des règles du Pacte de stabilité », suspendues en raison de la crise sanitaire, qui fixent un plafond de 3% du PIB pour le déficit et de 60% pour la dette.

Selon les derniers sondages, Fratelli d’Italia (Frères d’Italie), est donné autour de 25 % d’intentions de vote. Ces voix, additionnées aux scores potentiels de ces alliés (autour de 12% pour la Ligue et 8% pour Forza Italia), et face à une gauche et un centre dispersés (M5S compris) mettent Giorgia Meloni, la cheffe de Fratelli d’Italia, en bonne position pour briguer le fauteuil de président(e) du Conseil, ce qui la propulserait à la tête d’un gouvernement (très) à droite.

Mais le succès attendu de la coalition populiste qui réunit Fratelli d’Italia, Forza Italia et la Ligue tient surtout aux promesses économiques formulées par ces différents partis : Meloni entend ainsi « alléger le fardeau fiscal des entreprises et augmenter les salaires nets des travailleurs », quand Matteo Salvini, le chef de La Ligue (droite), veut débloquer 30 milliards d’euros pour faire face à la crise énergétique qui vient, l’Italie – auparavant dépendante du gaz russe – étant l’un des pays européens les plus fragilisés par la guerre en Ukraine.

Or ces promesses risquent de se heurter aux exigences budgétaires bruxelloises, alors même que nombre d’économistes s’attendent à une croissance atone dans les prochains mois.

En meeting à Rome cette semaine, Meloni a joué sur un ton martial la gamme trumpienne qui est la sienne, où Dieu, la famille et la patrie tiennent lieu de boussoles. Ce qui se traduit – politiquement – par des positions xénophobes, anti-avortement et eurosceptiques convaincues – quoique sur ce dernier point, Meloni, jadis en faveur d’une sortie de la zone euro, ait fini par mettre de l’eau dans son vin.

Alors que l’instabilité gouvernementale de l’Italie est légendaire, les experts s’accordent déjà sur la courte espérance de vie de cette coalition où Mme Meloni aura fort à faire pour gérer ses encombrants alliés, que ce soit l’inusable Silvio Berlusconi ou Matteo Salvini.

par: Arab Observer

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