Joe Biden critique la décision de l’Opep et l’accuse de s’aligner avec la Russie
Le président américain Joe Biden a vivement critiqué la baisse drastique de production de pétrole annoncée par l’Opep +, qui est pour lui un potentiel casse-tête politique, mais aussi un camouflet diplomatique, la décision tombe mal pour Joe Biden, à un mois d’élections législatives cruciales. La Maison Blanche accuse le cartel de « s’aligner » avec la Russie.
Joe Biden est « déçu de la décision à courte vue de l’Opep« , selon un communiqué publié par la Maison Blanche. Le président américain s’échine depuis des mois à tenter d’endiguer l’envolée des prix qui érode le pouvoir d’achat des ménages, allant même jusqu’à se rendre à Riyad en juillet lors d’une visite très controversée.
Les 13 membres de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole, menés par l’Arabie saoudite, et leurs dix partenaires conduits par la Russie ont convenu d’une baisse de « deux millions » de barils par jour pour le mois de novembre. Cette coupe drastique pourrait faire flamber les prix du brut au bénéfice des pays producteurs, dont la Russie, qui a besoin des ventes d’hydrocarbures pour financer son invasion de l’Ukraine.
Les pays de l’Opep+ réunis mercredi à Vienne ont décidé d’une coupe draconienne de leurs quotas de production, selon un membre de la délégation iranienne, afin de soutenir des prix affectés par les craintes de récession. Les représentants des treize membres de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) et leurs dix alliés ont convenu d’une baisse de « deux millions » de barils par jour pour le mois de novembre, a déclaré à la sortie de la rencontre Amir Hossein Zamaninia, représentant de l’Iran au sein du cartel.
L’Opep+ s’est attirée aussitôt les foudres de la Maison Blanche qui a accusé le cartel de s’aligner avec Moscou. Dans un communiqué, il s’est dit « déçu de la décision à courte vue » du cartel de pays producteurs et exportateurs d’or noir. « Il est clair qu’avec sa décision aujourd’hui, l’Opep+ s’aligne avec la Russie », a ensuite déclaré, en durcissant le ton, sa porte-parole Karine Jean-Pierre.
Le démocrate de 79 ans sait qu’une remontée des prix de l’essence à un mois des élections législatives de mi-mandat saperait les chances de son parti, qui jusqu’ici espère garder au moins le contrôle de l’une des deux chambres du Congrès, le Sénat. Joe Biden et plus généralement les démocrates ont été portés récemment dans les sondages par les inquiétudes aux Etats-Unis sur le droit à l’avortement. Mais le retour dans la campagne de préoccupations économiques ferait potentiellement les affaires du camp républicain.
Casse-tête politique, la coupe majeure de l’Opep+ est aussi un camouflet diplomatique pour Joe Biden. Le président américain s’était rendu en juillet à Jeddah, en Arabie saoudite, pour une visite officielle qui l’a notamment vu échanger un « fist bump », salut familier poing contre poing, avec le prince héritier Mohammed ben Salmane, et participer à un sommet avec de nombreux dirigeants arabes. La Maison Blanche assure que ce déplacement, vivement critiqué par des militants des droits humains, n’avait rien à voir avec le pétrole.
par: Arab Observer