Khalifa Haftar appelle à la formation d’un gouvernement de technocrates qui organisera les élections
L’homme fort de l’est libyen Khalifa Haftar a appelé à la mise en place d’un nouveau gouvernement de technocrates chargé d’organiser des élections censées mettre fin à la division du pays.
Dans un communiqué publié vendredi, le commandement de l’ANL a exhorté les chambres rivales de l’Est et l’Ouest à « mettre fin aux divisions politiques et de former un nouveau gouvernement de technocrates chargé d’organiser des élections dans l’ensemble du pays ».
Cet appel du maréchal Haftar survient après un accord conclu le 7 juin entre représentants des camps rivaux sur le cadre juridique de ces élections que l’Onu espère voir se tenir avant la fin de l’année.
Cette « entente » avait été annoncée à l’issue de pourparlers au Maroc entre les membres d’une commission formée par le Parlement siégeant dans l’est de la Libye, et du Haut Conseil d’Etat (HCE) qui fait office de Sénat basé à Tripoli (ouest).
Deux gouvernements se disputent le pouvoir depuis plus d’un en Libye: l’un installé à Tripoli et dirigé par Abdelhamid Dbeibah, l’autre dans l’Est, soutenu par le puissant maréchal Haftar, chef de l’autoproclamée Armée nationale libyenne (ANL).
Des élections présidentielle et législatives, initialement prévues en décembre 2021, ont été reportées sine die en raison de divergences entre camps rivaux dans un pays en proie au chaos depuis le renversement du régime de Mouammar Kadhafi en 2011.
En février, le chef de la Mission d’appui de l’Onu en Libye (Manul) Abdoulaye Bathily avait exhorté les deux camps à trouver un accord, avant la mi-juin, sur l’organisation des élections avec l’espoir de les tenir fin 2023.
Dans son communique, le camp Haftar a appelé l’Onu à « soutenir toute entente susceptible de conduire à la tenue d’élections bien organisées et transparentes ».
La Manul avait « pris note » le 8 juin de l’entente sur le cadre électoral conclu au Maroc, tout en annonçant qu’elle travaillerait pour lever des points de discorde.
Dans un communiqué vendredi, la Manul a indiqué que M. Bathily avait parlé ces derniers jours avec des acteurs clefs en Libye ainsi qu’avec des diplomates pour « écouter leur analyse et discuter des moyens d’aller de l’avant ».
M. Bathily a noté que l’accord conclu au Maroc contenait « des éléments positifs » tout en soulignant que certains de ses interlocuteurs lui avaient fait part de leur « inquiétudes quant à certaines provisions (de l’accord) susceptibles d’entraver la tenue des élections ».