Kremlin: L’Otan de provoque l’Ukraine pour prolonger le conflit

Le Kremlin a accusé jeudi l’Otan de provoquer l’Ukraine pour prolonger le conflit contre l’armée russe, sur fond d’intenses discussions au sein des alliés de Kiev pour que les forces ukrainiennes puissent frapper le sol russe avec des armes occidentales.

Les pays membres de l’Otan, surtout les États-Unis et d’autres capitales européennes ont entamé ces derniers jours, ces dernières semaines, un nouveau cycle d’escalade, a dénoncé le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov. Ils provoquent l’Ukraine par tous les moyens possibles afin de poursuivre cette guerre insensée. Or, selon M. Peskov, cela se fera en fin de compte au détriment des pays qui ont emprunté la voie de l’escalade.

Ces dernières semaines, le débat sur l’utilisation ou non sur le territoire de la Russie de certaines des armes fournies à Kiev par les Occidentaux, en l’occurrence des missiles à longue portée, agite les capitales des pays de l’Alliance. Son secrétaire général, Jens Stoltenberg, s’y est déclaré favorable, mais plusieurs pays soutenant l’Ukraine y sont beaucoup plus réticents, comme l’Allemagne, redoutant l’éventualité d’un conflit direct avec Moscou.

Le porte-parole a indiqué que des pressions étaient exercées sur les pays qui s’opposent à l’escalade, en particulier sur la Hongrie et son Premier ministre Viktor Orban.

M. Orban est très attentif aux intérêts de son pays. Et chaque fois que des décisions contraignantes sont prises à l’égard des États membres de l’UE, Budapest analyse ces décisions en fonction de ses propres intérêts. Cette indépendance n’est évidemment pas du goût de tout le monde à Bruxelles, si bien que M. Orban et l’ensemble des dirigeants hongrois sont soumis à des pressions que rien ne vient masquer, et qui sont sans précédent, a-t-il déclaré.

Peskov a déclaré que le système de l’UE n’offrait pas à tous ses membres le même degré d’indépendance et qu’un comportement indépendant pouvait être un motif de punition infligée par d’autres États.

Si les Etats-Unis se sont opposés à plusieurs reprises à toute attaque ukrainienne sur le sol russe avec des armes occidentales, dont les siennes, le secrétaire d’État américain Antony Blinken a toutefois semblé ouvrir la porte mercredi à une évolution de la position de son pays.

Le président français Emmanuel Macron a lui estimé mardi, lors d’un déplacement en Allemagne, que les alliés de Kiev devaient permettre à l’armée ukrainienne de “neutraliser” les bases militaires d’où la Russie tire ses missiles. Une réunion informelle des ministres des Affaires étrangères des pays membres de l’Otan est prévue jeudi et vendredi, et Paris compte bien en profiter pour faire changer d’avis les pays les plus réticents.

Selon l’Ukraine, une telle décision permettrait de frapper davantage en profondeur les lignes d’approvisionnement de l’armée russe et les bases militaires à partir desquelles elle tire quotidiennement des missiles et lance ses drones et ses avions pour frapper le territoire ukrainien.

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