La Syrie et l’Ukraine au cœur du sommet tripartite de Téhéran

La Syrie, mais aussi la guerre en Ukraine et ses retombées sur l’économie mondiale sont les deux grands thèmes du sommet à Téhéran entre les présidents iranien, turc et russe.

Ce sommet trilatéral a lieu alors que le président américain Joe Biden a conclu samedi son premier voyage au Moyen-Orient depuis son entrée en fonction. Un déplacement qui s’est soldé par une réponse plutôt tiède des pays de la région. Au Moyen-Orient, le président américain Joe Biden s’était rendu en Israël, ennemi numéro un de l’Iran, et en Arabie saoudite, son puissant rival régional.

L’objectif pour Téhéran et Moscou est de parvenir à un consensus avec Ankara sur la situation à régionale, y compris les questions entourant la Syrie. Avant l’ouverture du sommet l’Iran a ainsi réitéré son opposition à une offensive turque contre les combattants kurdes dans le nord de la Syrie.

Le conflit vieux de dix ans en Syrie, où l’Iran et la Russie ont soutenu le gouvernement du président Bachar el-Assad, tandis que la Turquie a appuyé les factions armées de l’opposition, sera le sujet principal de la rencontre qui réunit le président iranien Ebrahim Raïssi et ses homologues turc Recep Tayyip Erdogan et russe Vladimir Poutine dont les trois pays ont lancé en 2017 le processus dit d’Astana, visant officiellement à ramener la paix en Syrie.

Dès son arrivé en Iran, le président turc Recep Tayyip Erdogan a de son côté appelé à la solidarité dans la lutte contre les groupes militants kurdes ainsi que le réseau dirigé par Fethullah Gülen qu’Ankara accuse d’avoir orchestré un coup d’Etat manqué en 2016.

« Ce sont des nuisances qui perturbent le calme des pays où elles sont présentes. Par conséquent, nous devons continuer à mener une lutte contre eux en étant solidaire » a t-il précisé.
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Le guide suprême iranien, l’ayatollah Ali Khamenei, a assuré au président turc que l’Iran « coopèrera » avec la Turquie dans sa « lutte contre le terrorisme », tout en soulignant que « les terroristes ne se limitent pas à un groupe spécifique ».

Dans le contexte de la guerre en Ukraine et ses répercussions dans le monde, la Turquie, qui fait face à des difficultés économiques, et la Russie, visée par les sanctions des occidentaux, ont semble-t-il intérêt à renforcer leur coopération avec l’Iran.

Par conséquent, les trois dirigeants sont en quête d’une coopération économique et commerciale plus large, et c’est l’autre objectif de la rencontre, selon l’analyste iranien Muhammad Malandi.

« Les Russes veulent achever rapidement le corridor Nord-Sud afin de pouvoir faire du commerce depuis l’Iran vers le golfe Persique et l’océan Indien. Ce serait un grand avantage pour les Russes et ils peuvent exporter leurs céréales et autres marchandises via l’Iran. Les Turcs aussi ont eu des problèmes majeurs en raison de la guerre en Ukraine. Elle a gravement endommagé l’économie turque et les Turcs veulent trouver des solutions qui peuvent atténuer ces problèmes » explique t-il.

Le président russe Vladimir Poutine a eu une réunion bilatérale avec le président turc Recep Tayyip Erdogan à Téhéran. Leur dernière rencontre a eu lieu à Sotchi en septembre, il y a presque un an.

Vladimir Poutine a remercié Erdogan d’avoir facilité l’exportation de céréales ukrainiennes. « Je tiens à vous remercier pour vos efforts de médiation, pour avoir fourni une plate-forme de négociation sur les questions alimentaires, sur les problèmes d’exportation de céréales via la mer Noire. Grâce à votre médiation, nous avons avancé. Cependant, tous les problèmes n’ont pas été résolus. Mais il y a un mouvement – c’est déjà bien », a déclaré Vladimir Poutine qui a auparavant rencontré le président iranien Ebrahim Raisi.

par: Arab Observer

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