Une crise économique et politique frappe la Tunisie
Dans un état de tension extrême, reflété par la multiplicité des éléments de la crise politique tunisienne entre le président Kais Saied et le Premier ministre, Hichem Mechichi, ainsi qu’entre le président Kais Saied et le président du Parlement, Rached Ghannouchi, et son l’expansion jusqu’à ce qu’elle approche du carré du non-retour, la Tunisie connaît une crise de la conjoncture économique et un déclin. C’est évident dans tous les indicateurs de développement, et dans les attentes d’une colère populaire continue et de manifestations exigeantes.
Dix ans après les événements de janvier 2011, l’intensité des manifestations populaires s’est intensifiée et, pendant des jours successifs, des manifestants sont descendus dans les rues de plusieurs villes de la république pour demander un emploi et réclamer des slogans de liberté et de dignité, renversant le régime et l’amélioration des conditions sociales.
La situation économique en Tunisie est aujourd’hui très mauvaise, et tous les indicateurs liés au rythme de croissance, au déficit budgétaire de l’Etat et à la balance commerciale sont désastreux, selon l’estimation de l’expert en affaires économiques et ancien ministre des Finances, Houcine Dimassi.
Dimassi a souligné que nous vivons dans une situation économique que le pays n’a jamais connue auparavant, même dans les crises les plus graves dont il a été témoin dans les années de l’occupation française et les années de 1978 et 1986 avec ses crises économiques et sociales.
Le Fonds monétaire international a averti que le déficit budgétaire de l’État pourrait atteindre plus de 9% du PIB, et la banque s’attendait dans un communiqué publié la semaine dernière à ce que le pays enregistre une contraction économique record de 8,2% en 2020.
Quant au spécialiste des affaires économiques, Moez Al-Joudi estime que la situation économique en Tunisie « est devenue complètement catastrophique sans aucune exagération ».
« Nous avons mis en garde à plusieurs reprises ces dernières années contre l’effondrement de l’économie tunisienne et le danger de l’absence de politiques précises et d’une vision claire, et de ne pas s’engager dans les réformes nécessaires », a-t-il ajouté.
Et avec tous ces indicateurs alarmants et sonnettes d’alarme qui sonnent par les économistes du pays, il semble que le Fonds monétaire international refuse de continuer à financer la Tunisie sauf à des conditions abusives qui affectent la souveraineté nationale, selon les organisations de la société civile.
Le Fonds monétaire international a établi son approche en prenant l’initiative de répondre aux demandes tunisiennes depuis 2013, lorsque les gouvernements successifs ont manqué à leurs obligations concernant les réformes convenues.
par: Arab Observer