Lavrov est en tournée africaine depuis l’Egypte
Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, entamera dimanche une tournée africaine en Égypte, cherchant à attirer la demande d’alliances non occidentales alors que Moscou repousse la censure internationale sur la guerre en Ukraine.
En Égypte, M. Lavrov rencontrera des responsables qui tentent de concilier leurs liens profonds avec la Russie et leur relation étroite avec les États-Unis, qui, avec d’autres puissances occidentales, ont cherché à isoler la Russie par des sanctions sévères après son invasion de l’Ukraine le 24 février.
Après avoir rencontré les membres de la Ligue arabe au Caire, il se rendra en Éthiopie et en Ouganda, deux pays dont les relations avec l’Occident sont tendues, ainsi qu’en République du Congo.
L’Égypte entretient des liens stratégiques et économiques importants avec la Russie, qui a été une source essentielle ces dernières années de blé, d’armement et – jusqu’à ce que la guerre complique les voyages – de touristes.
Cette semaine, la société d’État russe Rosatom, spécialisée dans l’énergie, a commencé la construction, longtemps retardée, de la première centrale nucléaire d’Égypte, le plus grand projet russo-égyptien depuis l’achèvement du haut barrage d’Assouan sur le Nil en 1970.
Ces liens ont provoqué l’angoisse des États occidentaux, dont un groupe a demandé au gouvernement égyptien et à la Ligue arabe, avant la visite de M. Lavrov, de ne pas jouer dans la version russe des événements en Ukraine, selon des diplomates.
Dans une interview accordée aux médias d’État russes mercredi, M. Lavrov a souligné le soutien de l’Union soviétique à la décolonisation pendant la guerre froide, et le travail de Moscou pour rétablir les liens en Afrique depuis l’effondrement de l’Union soviétique, indiquant qu’un deuxième sommet Russie-Afrique était prévu l’année prochaine.
L’un des pays où elle a tissé des liens est l’Éthiopie, où les relations avec l’Occident se sont envenimées après l’éclatement d’un conflit dans la région septentrionale du Tigré en 2020, ce qui a amené l’Union européenne à suspendre son soutien budgétaire et les États-Unis à suspendre un accord commercial donnant à l’Éthiopie un accès préférentiel au marché.
L’Éthiopie, deuxième nation la plus peuplée d’Afrique, cherche à libéraliser son économie d’État sclérosée.
Les relations entre l’Ouganda, pays riche en pétrole, et l’Occident se sont également détériorées en raison de violations présumées des droits de l’homme par les forces de sécurité de l’État, de la violence électorale et de la corruption endémique.