Lavrov se rend en Algérie pour renforcer le partenariat
Le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov a effectué mardi une visite en Algérie pour renforcer le « partenariat » avec cet allié de Moscou et exportateur gazier de plus en plus sollicité par une Europe cherchant à réduire se dépendance du gaz russe.
M. Lavrov s’est entretenu avec son homologue algérien Ramtane Lamamra, et a été reçu par le président Abdelmadjid Tebboune.
« Nous apprécions beaucoup la position pondérée, objective et équilibrée de l’Algérie sur la question ukrainienne », a déclaré M. Lavrov à l’issue de ses entretiens.
Plusieurs pays cherchant à réduire leur dépendance des livraisons russes depuis l’invasion de l’Ukraine se sont tournés vers l’Algérie, qui ne dispose que d’une capacité très limitée pour augmenter ses exportations.
Sur le plan diplomatique, tout est au beau fixe entre les deux pays. L’Algérie, à l’instar de nombreux pays africains, s’est toujours refusée de condamner la Russie sur la guerre en Ukraine. Début avril, elle a voté contre la décision de suspension de la Fédération de Russie du Conseil des droits de l’Homme. Le 18 avril, le président russe Vladimir Poutine s’était entretenu au téléphone avec M. Tebboune pour évoquer notamment « la coordination au sein de l’Opep+, ainsi que la situation en Ukraine », selon l’agence officielle russe TASS.
Dans un apparent souci de ne pas se mettre à dos Moscou, l’Algérie répète aussi que ses capacités supplémentaires d’exportation ne sauraient se substituer au gaz russe.
« La Russie, l’Algérie et les autres pays exportateurs du gaz nous estimons qu’il faut respecter les accords déjà conclus », a souligné M. Lavrov.
L’Algérie, exportateur de gaz de premier plan, fournit environ 11% du gaz consommé en Europe, contre 47% pour la Russie.
Le ministre russe s’est en outre félicité de la hausse des échanges commerciaux entre Alger et Moscou « qui ont atteint l’année dernière trois milliards de dollars malgré la pandémie du coronavirus ».
Il a affirmé avoir aussi évoqué avec ses interlocuteurs algériens le « renforcement de la coopération militaire et technique qui a des racines solides et de bonnes perspectives ».
M. Lavrov s’en est par ailleurs violemment pris lors de sa conférence de presse au chef de la diplomatie de l’Union européenne (UE) Josep Borrell pour avoir proposé dans une interview au quotidien britannique Financial Times d’utiliser les actifs russes gelés pour reconstruire l’Ukraine.
On peut dire que c’est du vol qu’on n’essaie même pas de dissimuler, a affirmé M. Lavrov en réponse à une question au sujet de cette interview de M. Borrell. Il ne devrait pas oublier qu’il est le diplomate en chef de l’UE, et non pas son chef militaire. »
La visite de M. Lavrov en Algérie, sa première depuis janvier 2019, coïncide avec le 60e anniversaire de l’établissement des relations diplomatiques entre la Russie et l’Algérie.
par: Arab Observer