Le maréchal Haftar s’engage à signer un cessez-le-feu sous condition

Le maréchal libyen Khalifa Haftar s’est engagé, le 9 mars, à Paris, à l’issue d’un entretien avec le président Français, Emmanuel Macron, à signer un cessez-le-feu tout en prévenant que cet engagement cesserait si les milices soutenues par le gouvernement libyen d’entente nationale violent la trêve, a fait savoir l’Elysée.
« Le maréchal Haftar a assuré qu’il s’engageait à signer le cessez-le-feu, mais cet engagement cessera si les milices (pro-gouvernementales-NDLR) ne le respectent pas », a indiqué une source à la présidence française.
Plongée dans le chaos depuis 2011, la Libye est divisée en deux camps rivaux entre le gouvernement d’entente nationale (GEN) dirigé par Fayez el Sarraj, qui siège à Tripoli et qui est reconnu par la communauté internationale, et un gouvernement parallèle soutenu par le maréchal  Haftar, dans l’est du pays.
Malgré les efforts déployés par l’ancien émissaire spécial de l’ONU Ghassan Salamé qui a démissionné en début mars, et les différentes médiations internationales, aucun cessez-le-feu durable n’a pu être obtenu depuis près d’un an, et depuis le début de l’offensive d’Haftar, en avril 2019 sur Tripoli.
Le dernier sommet international visant à trouver une solution au conflit a débouché, le 19 janvier à Berlin, sur un engagement de non-ingérence et un respect de l’embargo sur les armes, accord qui est resté lettre morte, les belligérants et leurs alliés respectifs continuent d’acheminer combattants et armes en Libye.
La perspective d’une crise économique s’est, par ailleurs, accentuée en janvier avec le blocage des principaux sites pétroliers du pays par des groupes pro-Haftar.
Lors de son entretien avec le maréchal Haftar, Emmanuel Macron a abordé la question du pétrole de manière à pouvoir s’assurer que l’argent du pétrole serve à l’ensemble de la population et à ce que cela débouche sur une levée du blocus des ports. « Le maréchal a tenu à dire que c’était la population libyenne, et non lui-même, qui était à l’origine de ce blocus », a indiqué l’Elysée.
La rencontre entre Emmanuel Macron qui, selon l’Elysée, n’a pas prévu de s’entretenir dans l’immédiat avec Fayez el Sarraj et l’homme fort de l’Est libyen, pourrait raviver les critiques émises depuis plusieurs années contre Paris.
Comme Le Caire et Abou Dhabi, la France est accusée par ses détracteurs d’avoir réhabilité en 2016 le maréchal, notamment en raison de son rôle joué dans la lutte contre les « groupes terroristes » et contre l’immigration clandestine.
Balayant ces critiques, une source diplomatique française a insisté lundi sur le fait que le maréchal Haftar était « un des principaux acteurs de la scène politique libyenne », et devait donc « être pris en compte dans cette scène ».
Dans le but de relancer le dialogue entre les deux parties en conflit, le Congo, sur initiative du chef de l’Etat, Denis Sassou N’Guesso, président du Comité de haut niveau de l’Union africaine, abrite une nouvelle réunion, le 12 mars à Oyo, dans la Cuvette.

 

par: Arab Observer

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