Le monopole de l’UEFA contesté en justice

L’UEFA peut-elle s’octroyer le monopole dans l’organisation des matches internationaux ? Cette question brûlante doit être tranchée par la cour de Justice de l’Union Européenne. La CJUE rendra un arrêt très attendu dans cette affaire ce jeudi.

Le verdict pourrait avoir un énorme impact sur le foot européen et ouvrir la voie à la création de la Super League. Maîtres Dupont et Hissel, qui défendent les intérêts des clubs fondateurs, s’attendent « si pas à une révolution, au moins une évolution spectaculaire ».

Cette affaire est très sensible et a nécessité pas moins de 17 mois de délibération. Flash-back. Le 19 avril 2021 dans la soirée, 12 clubs annoncent la création d’un Super League européenne et affichent la volonté de concurrencer la Champions League. Une compétition « gouvernée par ses clubs fondateurs ».

L’AC Milan, Arsenal, Atlético Madrid, Chelsea FC, FC Barcelone, Inter Milan, Juventus, Liverpool, Manchester City, Manchester United, Real Madrid et Tottenham se présentent en front uni. La belle entente s’effrite rapidement face à la fronde des supporters et face aux menaces de sanctions de l’UEFA (interdiction de participation à toute autre compétition et joueurs privés d’équipe nationale). Échaudés, la plupart des clubs se retirent du projet.

Pas tous. La Juventus, le Real et le Barça insistent. La Vieille Dame a depuis annoncé son intention de quitter le navire. Les deux grands d’Espagne portent eux l’affaire en justice et confient leurs intérêts à des avocats spécialisés dont deux Belges : Martin Hissel et Jean-Louis Dupont, le « père » de l’arrêt Bosman.

Ce jeudi à Luxembourg, la cour de Justice de l’Union Européenne répondra à la question suivante : le monopole de l’UEFA est-il légal ? Si la réponse est négative, on peut s’attendre à un sacré bouleversement dans le microcosme du foot.

Si le monopole de l’UEFA est contesté, cela ouvrirait la possibilité aux clubs d’organiser leur propre compétition sans risquer de sanction. Les fondateurs de la Super League ont entre-temps revu leur copie. Ils ont entendu les critiques des supporters et ont modifié le format. Plus de ligue fermée avec des membres permanents, place à trois ligues de 18 à 20 équipes avec des promotions et des relégations.

Même sport, même juridiction, même avocat, les parallèles avec l’affaire Bosman sont nombreux. Mais en fait, l’impact de ce nouveau dossier pourrait être encore plus important. L’affaire Bosman n’a modifié « que » le marché des transferts. Dans le cas présent, on parle du marché de la « production » du football. Une autre échelle.

Plus d’indépendance pour les clubs ou un certain statu quo, l’avenir du foot est entre les mains de la justice.

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