Rapport: Les attaques talibanes s’augmentent en Afghanistan
Les attaques talibanes ont fortement augmenté en Afghanistan depuis la signature de l’accord de paix entre les insurgés et Washington, en février 2020, qui a conduit au départ des forces américaines, selon un rapport officiel américain publié jeudi.
C’est la première fois, depuis décembre 2019, que cette dernière publie des chiffres détaillés de ces attaques. Entre le 1er mars et le 31 mai, date des dernières données recueillies par la mission de l’Otan en Afghanistan, Resolute Support, avant le retrait de la plus grande partie des forces de la coalition, 1383 attaques ont été recensées, dont 3 268 ont été mortelles, selon le bureau du Sigar.
Resolute Support attribue 93 % des victimes civiles des derniers mois aux forces antigouvernementales (40 % aux talibans, 38 % à des insurgés non identifiés, 14 % au groupe État islamique et moins de 1 % au réseau Haqqani,proche des Taliban).
Le rapport note aussi que les Taliban ont pris le contrôle d’un nombre significatif de districts dans les zones rurales, même s’ils ne contrôlent pas les grandes villes. « La tendance globale est clairement défavorable au gouvernement afghan qui pourrait faire face à une crise existentielle s’il ne la renverse pas », souligne l’inspecteur général, John Sopko, dans le rapport.
La situation sécuritaire s’est fortement dégradée en Afghanistan depuis l’accord signé en février 2020 entre les Taliban et les États-Unis, selon un rapport officiel américain publié jeudi 29 juillet. Les « attaques initiées par l’ennemi », attribuées majoritairement aux Taliban, sont passées de 9 651 fin 2019 à 13 242 fin 2020, indique le Bureau de l’inspecteur général spécial pour la reconstruction de l’Afghanistan, s’appuyant sur les données de la mission de l’Otan en Afghanistan.
« Ce qui est le plus inquiétant, c’est la vitesse et la facilité avec lesquelles les Taliban ont apparemment pris le contrôle de districts dans le nord du pays, ancien bastion de l’opposition aux Taliban », observe John Sopko.
La récente avancée éclair des Taliban fait craindre qu’ils ne s’emparent à nouveau du pouvoir, 20 ans après en avoir été chassés fin 2001 par une coalition internationale menée par les États-Unis, après leur refus de livrer le chef d’Al-Qaïda Oussama ben Laden dans la foulée des attentats du 11-Septembre.
Dimanche à Kaboul, le chef des opérations américaines en Afghanistan, le général Kenneth McKenzie, a prévenu que les États-Unis continueraient leurs frappes aériennes contre les Taliban, si ceux-ci poursuivaient leur offensive.
par: Arab Observer