Les Palestiniens punissent les partis aux élections locales
Les Palestiniens de Cisjordanie occupée ont voté samedi pour des élections locales (municipales) organisées sur fond de colère croissante à l’encontre du président Mahmoud Abbas après l’annulation des élections présidentielle et législatives prévues l’été dernier.
Des listes électorales indépendantes ont remporté la plupart des sièges des conseils locaux lors des élections tenues avant-hier, samedi, en Cisjordanie occupée, à l’exception de la bande de Gaza et de Jérusalem, au détriment des listes soumises par les partis politiques aux électeurs .
Cela confirme la méfiance croissante entre les électeurs et ces partis, au premier rang d’entre eux se trouve le mouvement Fatah dirigé par le président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas, et il était considéré comme le plus grand perdant.
Plus de 400.000 Palestiniens étaient appelés à désigner leurs représentants dans 154 villages de Cisjordanie, en partie administrée par l’Autorité palestinienne présidée par Mahmoud Abbas.
Le président de la Commission centrale des élections, Hanna Nasser, a indiqué que « le taux de participation final de la première phase s’élevait à 66,14 % des 405 687 titulaires du droit de vote », expliquant que « ce pourcentage a été émis après que tous les électeurs à l’intérieur du centres ont fini de voter.
Nasser a déclaré que « le nombre total d’électeurs a atteint 268 318, et le pourcentage de papiers valides était de 96,5%, le pourcentage de papiers blancs était de 1,01% et les papiers invalides étaient de 2,43% ».
Le comité a approuvé les résultats officiels des élections, qui ont été publiés après que le personnel du comité a terminé le processus de dépouillement des voix, de gestion des données et de répartition des sièges. Il a également annoncé les noms des listes et de leurs candidats gagnants par acclamation dans 162 organes, dans chacun desquels une liste électorale complète a été désignée.
Le pourcentage de sièges remportés par les listes indépendantes a atteint 70,86%, tandis que les listes des partis ont obtenu 29,14% », a annoncé la Commission électorale centrale palestinienne.
Aucun scrutin n’a en revanche été organisé dans la bande de Gaza, territoire contrôlé par le Hamas, engagé dans une lutte de pouvoir avec le Fatah de Mahmoud Abbas.
Ce dernier, âgé de 86 ans, a en outre reporté les élections dans les grandes villes de Cisjordanie, comme Ramallah, où ce rare exercice démocratique pour les Palestiniens aurait pu se transformer en référendum sur sa personne.
« Ces élections locales ne peuvent pas être une solution alternative à des élections législatives », a dit Ahmad Issa, un électeur de 23 ans à la sortie d’un bureau de vote dans le village de Bir Nabala. « Nous avons besoin d’élections (législatives), pour donner un horizon à la jeunesse et pour faire des réformes, des lois et des changements. »
Mahmoud Abbas a suscité un mécontentement général en avril en décidant le report des scrutins présidentiel et législatifs au motif des entraves imposées par Israël à l’organisation du vote pour les Palestiniens de Jérusalem-Est.
Ses rivaux, au premier rangs desquels le Hamas, ont accusé le président palestinien de se servir de la situation à Jérusalem-Est comme d’un prétexte pour éviter une défaite électorale face au mouvement islamiste, accusation qu’il a démentie.
Un porte-parole du Hamas, qui avait déjà boycotté les précédentes élections municipales en 2012 et 2017, a déclaré dans un communiqué que son mouvement « refuse de participer à des élections partielles taillées sur mesure pour le Fatah et organisées par » l’Autorité palestinienne. Il a appelé Mahmoud Abbas à reprogrammer les élections annulées cet été.
Le mouvement islamiste semble gagner en popularité en Cisjordanie et à Jérusalem-Est, notamment depuis un nouveau conflit armé avec Israël en mai, comme en témoigne ses victoires lors des élections des conseils étudiants dans plusieurs universités de Cisjordanie cette année.
Le Hamas a remporté les dernières élections législatives organisées par les Palestiniens en 2006, ce qui a été à l’origine d’une rupture institutionnelle entre la Cisjordanie, restée gouvernée par l’Autorité palestinienne, et la bande de Gaza, où le mouvement islamiste a pris le pouvoir à la suite d’une brève guerre civile contre le Fatah en 2007.
par: Arab Observer