L’inflation et la hausse des prix et de l’énergie pèsent sur les Européens
L’euro a poursuivi sa baisse face au dollar et a chuté de 0,6% à 1,0777 dollar, tandis que la hausse continue des prix des matières premières et de l’énergie a exercé une pression sur la Banque centrale européenne pour qu’elle accélère les hausses de taux pour la première fois en plus d’une décennie. L’inflation dans la zone euro a atteint un nouveau record de 8,1% en glissement annuel en mai.
L’inflation ne s’essouffle toujours pas. Certains pays européens ont déjà publié leur niveau d’inflation et ils atteignent ou flirtent avec les sommets. L’UE devrait également connaître une augmentation de 1,6 à 2,7 points de pourcentage du taux d’inflation, selon le rapport.
Les prix sont notamment poussés vers le haut par l’énergie qui a coûté en mai 38,3% de plus et par l’alimentation. Le tout sous l’influence de la guerre en Ukraine. À cela s’ajoutent les mesures de restrictions anti-Covid en Chine venues accroître les perturbations du commerce et des chaînes d’approvisionnement.
L’Allemagne enregistre un record. Les prix ont augmenté de 7,9 % sur un an en mai. Cela hisse l’inflation à son plus haut niveau depuis la réunification du pays. Pour trouver pareil taux, il faut remonter à 1952 en Allemagne de l’Ouest. L’indice des prix harmonisé, qui sert de référence au niveau européen, a progressé de 8,7% sur un an, pulvérisant l’objectif de 2% à moyen terme de la Banque centrale européenne.
Mêmes causes, même effets en Espagne où l’inflation a de nouveau accéléré en mai pour atteindre 8,7%, malgré une baisse des prix de l’électricité. L’indicateur hors alimentation et énergie affiche même son niveau le plus élevé depuis 1995.
En France, l’Insee publie ses chiffres ce mardi matin. Mais le ministre de l’Économie et des Finances Bruno Le Maire anticipe un taux proche des 5%. Raison de plus, assure-t-il, pour continuer à contenir les prix de l’électricité et du gaz, malgré le financement supplémentaire à prévoir dans le prochain budget.
Cette flambée des prix met un peu plus la Banque centrale européenne sous pression, une semaine avant une réunion pour discuter du calendrier du resserrement monétaire. La présidente de la BCE, Christine Lagarde, a récemment annoncé vouloir augmenter les taux dès le mois de juillet, et envisage une sortie des taux négatifs « d’ici la fin du troisième trimestre ».
L’arrêt des exportations énergétiques russes pourrait provoquer une contraction de 2,5 % à 4,2% à court terme du produit intérieur brut (PIB) de l’ensemble de l’Union européenne, souligne la Banque d’Espagne dans un rapport publié mardi.
L’impact économique serait nettement plus important dans les trois premières économies de la zone euro – l’Allemagne, l’Italie et la France – , ainsi que dans les pays d’Europe de l’Est, en raison de leur plus grande dépendance à l’égard des approvisionnements énergétiques russes, indique le rapport.
Le PIB devrait ainsi diminuer d’entre 1,9% et 3,4% en Allemagne, entre 2,3% et 3,9% en Italie, entre 1,2% et 2% en France et entre 0,8% et 1,4% en Espagne, a déclaré Javier Quintana, économiste de la Banque d’Espagne.
par: Arab Observer