Macron, Scholz et Draghi en visite inédite à Kiev
Emmanuel Macron, Olaf Scholz et Mario Draghi sont arrivés jeudi à Kiev, une première pour les trois dirigeants européens depuis le début de l’invasion russe de l’Ukraine, alors que l’Union européenne doit décider la semaine prochaine si elle accorde à l’Ukraine le statut officiel de candidat à l’Union européenne.
Ces dirigeants devaient ensuite avoir des entretiens avec le président ukrainien Volodymyr Zelensky, où la question d’une adhésion de l’Ukraine à l’UE devrait être centrale. M. Zelensky martèle que son pays, en défendant « les valeurs » de l’Europpe face à l’agression russe, a gagné le droit de rejoindre l’Union européenne, que l’UE refusait d’envisager avant le début de l’invasion russe.
Arrivé en gare de Kiev après près de dix heures de train depuis le sud-est de la Pologne, le président français, qui assume jusqu’au 30 juin la présidence tournante de l’Union européenne, a déclaré sur le quai que les dirigeants étaient venus adresser « un message d’unité européenne » et de « soutien » à Kiev « à la fois pour le présent et pour l’avenir ».
Le chancelier allemand Olaf Scholz a lui indiqué que la visite visait « non seulement à manifester notre solidarité » mais aussi à « assurer que l’aide que nous organisons, financière, humanitaire, mais aussi lorsqu’il s’agit d’armes, se poursuivra (…) aussi longtemps qu’il le faudra pour la lutte pour l’indépendance de l’Ukraine », dans un entretien au quotidien Bild publié à son arrivée à Kiev.
Les Vingt-Sept doivent d’abord décider, lors d’un sommet les 23-24 juin, s’ils accordent dans un premier temps à l’Ukraine le statut officiel de candidat à une adhésion, début d’un processus de négociations qui peut durer des années. La Commission européenne doit faire connaître sa recommandation vendredi.
Emmanuel Macron a souligné mercredi, depuis la Roumanie voisine, la nécessité d’envoyer des « signaux politiques clairs » aux Ukrainiens dans une « situation géopolitique inédite ».
Parmi les 27, les pays d’Europe de l’Est appuient cette candidature, mais d’autres comme le Danemark ou les Pays-Bas ont exprimé des réserves. Toute décision nécessite l’unanimité.
L’Ukraine pourrait obtenir un statut de candidat sous conditions ou assorti d’une date pour l’ouverture des négociations, selon certains experts.
La France se dit « ouverte » à cette candidature, mais propose la création d’une Communauté politique européenne qui permettrait d’ancrer plus vite l’Ukraine à l’Europe, en l’associant à des projets concrets de défense, d’énergie ou d’infrastructures, sans attendre une adhésion.
L’Ukraine est restée très réservée jusqu’ici sur cette proposition, craignant que son aspiration à entrer dans l’UE ne soit renvoyée sinon aux calendes grecques.
Le président ukrainien devrait également réitérer sa demande d’accélération de livraisons d’armes lourdes, indispensables pour repousser l’envahisseur russe, selon lui.
« L’Ukraine doit obtenir tout ce qui est nécessaire pour remporter la victoire », a-t-il insisté mercredi devant les députés tchèques.
par: Arab Observer