Netanyahu et Benny Gantz bouclent leur troisième campagne électorale

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, inculpé pour corruption, et son rival Benny Gantz bouclent samedi soir leur troisième campagne électorale en moins d’un an, dont l’issue dépend désormais de la volonté des électeurs à se rendre aux urnes lundi.
Après deux élections n’ayant pas réussi à faire de vainqueur, en avril et septembre, les derniers sondages placent les deux rivaux au coude-à-coude pour cette dernière épreuve d’un long triathlon politique en Israël.

Selon ces projections, le Likoud (droite) de Benjamin Netanyahu et la formation centriste Kahol Lavan (Bleu-blanc, couleur du drapeau israélien) obtiendraient 33 sièges chacun sur les 120 de la Knesset, le Parlement, un score quasi identique aux derniers scrutins.
Et en comptant leurs alliés respectifs – la droite et les partis religieux pour M. Netanyahu, le centre-gauche pour M. Gantz -, aucun des deux grands blocs n’obtiendrait suffisamment d’appuis pour former un gouvernement selon ces sondages.
Samedi, jour de repos en Israël, les deux hommes ont profité des derniers instants de campagne électorale pour s’envoyer des piques.
Benny Gantz n’est « pas fait pour être Premier ministre » car « il est faible et ce n’est pas un leader », a assuré M. Netanyahu sur la chaîne de télévision 12.
Son rival a de son côté assuré, sur la même chaîne, refuser catégoriquement de rejoindre un gouvernement dirigé par M. Netanyahu.
Les deux chefs de liste doivent encore s’adresser à leurs partisans lors de leurs derniers meetings, prévus samedi soir à Tel-Aviv pour M. Gantz et dans ses environs pour M. Netanyahu. Et leur message devrait être clair: galvaniser les électeurs.
Pour une troisième élection en moins d’un an, la grande inconnue demeure le taux de participation. D’avril à septembre, la participation avait légèrement progressé (+1,5 point), en raison notamment du vote plus important que prévu des électeurs arabes, pour s’établir à près de 70%.
Les partis arabes israéliens, réunis sous la bannière de la « Liste unie », avaient gravi la troisième marche du podium et espèrent cette fois encore augmenter leur nombre de sièges en misant sur l’opposition au « plan Trump » pour le Moyen-Orient défendu par MM. Netanyahu et Benny Gantz.
« Nous voulons la chute de Netanyahu car c’est le plus grand provocateur des citoyens arabes et c’est le parrain de l’accord du siècle », surnom du projet américain qui prévoit notamment de faire de Jérusalem la capitale « indivisible » d’Israël, a déclaré Ayman Odeh, le chef de la liste des partis arabes.

Sur les boulevards de Jérusalem et Tel-Aviv, des publicités du camp Netanyahu exhortent directement les « Likoudniks », terme désignant les sympathisants du parti Likoud, à soutenir leur chef qui est dans le viseur de la justice.
Benjamin Netanyahu, 70 ans, dont 14 au pouvoir, est devenu en novembre le seul chef de gouvernement de l’histoire d’Israël a être inculpé pendant son mandat, et de surcroît pour corruption, malversation et abus de confiance dans différents affaires.
Son procès doit s’ouvrir le 17 mars à Jérusalem, d’où l’importance cruciale de ce scrutin. S’il parvient, avec ses alliés, à obtenir une majorité de sièges au Parlement il pourra se présenter devant la justice en position de force et garder son job de Premier ministre.
Mais s’il n’arrive pas à obtenir de majorité avec ses alliés, il devra alors ferrailler pour s’imposer à la tête d’une coalition au moment même où s’ouvrira son procès pour corruption.

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