Sommet Russie-Afrique les 27 et 28 juillet à Saint-Pétersbourg
Vladimir Poutine accueille à partir de jeudi ses partenaires africains à Saint-Pétersbourg pour un sommet Russie-Afrique qui se tiendra le 27 et le 28 Juillet, un moyen d’afficher une entente malgré le conflit en Ukraine et la fin de l’accord céréalier, source d’inquiétude pour le continent.
Ce deuxième sommet se distingue du premier, tenu à Sotchi le 23 et 24 Octobre 2019 par plusieurs facteurs. Point de guerre en Ukraine à l’époque, ni d’opposition de la Russie à l’exportation des céréales via la mer noire. Or certains pays africains sont tributaires de l’approvisionnement des céréales pour leur alimentation.
« Aujourd’hui, le partenariat constructif, confiant et tourné vers l’avenir entre la Russie et l’Afrique est particulièrement significatif et important », a souligné M. Poutine dans un article publié lundi sur le site du Kremlin. A Saint-Pétersbourg, l’ancienne capitale impériale, plusieurs chefs d’Etat africains sont attendus, dont le président sud-africain Cyril Ramaphosa, pour la deuxième édition de ce sommet après une première en 2019 à Sotchi, sur la mer Noire.
Le sujet brûlant du sommet sera en effet l’abandon par Moscou d’un accord crucial qui permettait depuis l’été 2022 à l’Ukraine d’exporter, y compris vers l’Afrique, ses céréales par la mer Noire, malgré le blocus russe des ports ukrainiens.
Le Kremlin a assuré que la Russie était « sans aucun doute » prête à exporter ses céréales gratuitement vers les pays africains qui en ont le plus besoin. De son côté, Vladimir Poutine s’est déclaré d’accord pour revenir à l’accord à l’avenir mais uniquement à condition que ses demandes, concernant les exportations russes qui souffrent des sanctions, soient acceptées « dans leur totalité ».
Le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov, a accusé mardi les Occidentaux, dont la France, d’avoir tenter de dissuader les Africains d’assister à ce sommet. « Pratiquement tous les Etats africains ont été soumis à une pression sans précédent de la part des Etats-Unis, et les ambassades françaises n’ont pas été inactives (…) pour empêcher ce sommet d’avoir lieu », a-t-il affirmé.
« Aujourd’hui, plus que jamais, il est important que nous nous réunissions avec les Africains et que nous parlions, notamment de l’accord sur les céréales », a encore déclaré Dmitri Peskov aux journalistes.
Dans les faits, la poussée de l’influence russe se matérialise notamment par des contrats de coopération militaire et de campagnes de communication sur les réseaux sociaux, selon les experts. Mais la rébellion avortée de Wagner en Russie fin juin laisse planer un doute sur le futur de ses opérations sur le continent.
Et si le président français Emmanuel Macron a estimé que Moscou jouait en faveur de « la déstabilisation » de l’Afrique par ses activités, le Kremlin a assuré « développer » avec les pays africains « des relations amicales, constructives, basées sur le respect mutuel ».
Pour Poutine, le 2ème sommet Russie Afrique revêt une importance capitale dans le dispositif diplomatique de la Russie. Bien que le sommet Afrique Russie soit arrivé tard en 2019 par rapport au sommet Russie-UE, Russie-Chine, Russie Asie centrale, la présence russe en Afrique s’avère une exigence dans le déploiement de la stratégie diplomatique russe sur le continent.
Les dirigeants africains ont tenté de peser dans la recherche de la paix en Ukraine. Une délégation de chefs d’Etat s’est rendue mi-juin à Moscou et à Kiev, prônant la fin des hostilités devant Vladimir Poutine et Volodymyr Zelensky, sans grands résultats. Le grand raout prévu à Saint-Pétersbourg intervient un mois avant le sommet des BRICS en Afrique du Sud, auquel le président russe, visé par un mandat d’arrêt de la Cour pénale internationale (CPI), a renoncé à se rendre, mettant fin à des mois de spéculations.