Vladimir Poutine menace les Occidentaux de mesures militaires et techniques
Vladimir Poutine a menacé l’Otan et les pays européens de représailles à dimension militaire, sans autres précisions, s’ils ne renoncent pas à leur politique « agressive » en Ukraine. Le Kremlin veut que cette dernière soit en quelque sorte « neutralisée » sur le plan militaire et diplomatique. Il a massé pour cela des troupes pouvant envahir le pays à tout moment.
Le président russe, Vladimir Poutine a promis mardi une réponse « militaire et technique adéquate de représailles » si les pays Occidentaux ne mettaient pas fin à leur « ligne très clairement agressive ».
Le Kremlin accuse les Etats-Unis et l’Otan d’armer l’Ukraine, d’y mener des manoeuvres, en sus d’un déploiement naval en mer Noire, voire d’y déployer des missiles à seulement « 5-7 minutes de vol de Moscou », ce que Washington et Bruxelles démentent .
Le ministre de la Défense, Sergueï Choïgou, a même accusé mardi des « mercenaires américains » de préparer une attaque chimique dans le Donbass, région de l’Ukraine échappant au contrôle de Kiev avec l’appui de militaires russes.
Alors que la Russie a massé près de 125.000 soldats autour de l’Ukraine et des équipements militaires lourds dimensionnés pour une invasion à tout moment, le chef du Kremlin a estimé, devant les principaux cadres de l’armée, que « nous sommes sur le pas de notre porte, nous ne pouvons pas reculer ».
La Russie reproche surtout à l’Alliance atlantique d’être prête à absorber l’Ukraine, en raison de la déclaration de Bucarest de 2008 selon laquelle Kiev avait « vocation » à entrer un jour dans l’Alliance, même si rien de concret n’a été fait depuis. Le président ukrainien, Volodymyr Zelenski, pousse comme son prédécesseur la candidature de son pays à l’Otan, ainsi qu’à l’Union européenne, soutenue par environ 60 % des Ukrainiens, selon les sondages. Il s’est impatienté, mardi, du fait que ces deux candidatures n’avancent pas vraiment.
Si le déploiement militaire russe et les déclarations du Kremlin peuvent laisser craindre une déflagration, les diplomates américains se sont voulus rassurants, mardi. La secrétaire d’Etat adjointe chargée de l’Europe, Karen Donfried, a dit s’attendre à ce que le dialogue avec la Russie au sujet de l’Ukraine et de la sécurité en Europe démarre en janvier, tout en prévenant Moscou que certaines de ses exigences étaient « inacceptables ».
L’Otan a déclaré pour sa part qu’elle proposerait la réunion du Conseil Otan-Russie dès que possible en 2022, dans le but d’un dialogue « sérieux » avec Moscou.
En cas d’invasion russe de l’Ukraine, les Etats-Unis et les pays européens ont menacé Moscou de sanctions économiques « sans précédent ». Ils n’envisagent cependant pas d’envoyer de troupes à la rescousse de Kiev, respectant le tabou implicite en vigueur durant toute la guerre froide selon lequel un soldat de l’Otan ne devait jamais se trouver en situation de tirer sur un soldat russe et réciproquement, les deux blocs possédant des armes nucléaires.
Les dirigeants russes assènent que leur pays, doté de vastes ressources naturelles, pourrait surmonter toute sanction, à l’image du ministre russe de l’Economie, Maxim Rechetnikov, estimant mardi auprès des « Echos » que l’économie russe a « bien montré sa capacité à résister à des sanctions ces dernières années ».
par: Arab Observer