Emmanuel Macron: pas de consensus possible avec la Turquie sur la définition du terrorisme
Le président français Emmanuel Macron a déclaré mercredi au sommet de l’Otan qu’il n’était pas possible de s’entendre avec Ankara sur la définition du terrorisme.
Le président français a estimé mercredi qu’il n’y avait «pas de consensus possible» avec la Turquie sur la définition du terrorisme, lors d’une conférence de presse à l’issue du sommet de l’Otan à Watford, près de Londres.
«Je ne vois pas de consensus possible», a-t-il dit, alors que la Turquie a lancé une offensive en Syrie contre les groupes kurdes présents dans une zone frontalière, qu’elle considère comme terroristes. Ces derniers avaient soutenu la coalition internationale dans sa lutte contre le groupe Etat islamique et d’autres organisations terroristes.
«Il est clair que nous ne sommes pas d’accord pour classer comme groupe terroriste YPG (Unités de protection du peuple) et PYD (parti de l’union démocratique) et je crois que là-dessus il y a un consensus», a-t-il dit en évoquant ses pairs de l’Otan hors la Turquie.
«Nous combattons le PKK (Parti des travailleurs du Kurdistan) et tous ceux qui mènent des activités terroristes contre la Turquie, de manière très claire mais nous ne faisons pas ce raccourci ou cette agrégation que la Turquie souhaite entre ces différents groupes politiques et ou militaires, donc là il y a un désaccord, il n’est pas levé», a-t-il souligné.
Le PKK, organisation séparatiste kurde en lutte armée depuis des décennies contre le pouvoir central turc, est classé comme une organisation terroriste par la Turquie mais aussi par de nombreux pays dont la France et les Etats-Unis.
Les relations entre Paris et Ankara se sont tendues après le lancement de l’offensive turque dans le nord de la Syrie contre la milice kurde des YPG, un allié clé dans la lutte contre le groupe Etat islamique (EI). La Turquie est exaspérée par le soutien de la France aux Forces démocratiques syriennes (FDS), qui incluent les YPG, considérées par Ankara comme une extension du PKK.
Une rencontre mardi soir entre Emmanuel Macron, la chancelière allemande Angela Merkel, le Premier ministre britannique Boris Johnson et le président turc Recep Tayyip Erdogan, dans le cadre de la réunion de l’Otan, n’avait pas permis de lever «toutes les ambiguïtés», selon le président Macron.